📘 قراءة كتاب Éléments de lecture stylistique d’un incipit ou comment faire du texte littéraire l’adjuvant idéal du perfectionnement linguistique أونلاين
La stylistique est l'étude des particularités d'écriture d'un texte. Il s'agit d'une discipline issue de la rhétorique et de la linguistique.
La stylistique peut se définir, très simplement, comme l'ensemble des ressources que la linguistique met à la disposition du lecteur pour analyser un texte, et en extraire le sens.
Son but est de produire des commentaires stylistiques, c'est à dire une lecture ordonnée du texte fondée sur des indices textuels repérés au moyen de la linguistique.
Nous verrons ci-après quels sont ces outils et ces moyens :
Genres et registres, et ce qu'il faut en déduire ;
Énonciation ;
dénomination ;
stylistique du mot (en lien avec la lexicologie)
figures microstructurales :
figures de diction
figures de construction
figures de sens ou tropes
figures macrostructurales
portant sur la composante formelle du discours
portant sur la composante sémantique du discours
portant sur la composante énonciative du discours
portant sur la composante référentielle du discours
stylistique de la phrase (en lien avec la syntaxe)
métrique, le cas échéant
Nous verrons ensuite comment s'organise un commentaire stylistique.
LA STYLISTIQUE DU MOT.
Le signe linguistique :
l'autonymie : le signe ne désigne pas une référence extralinguistique, mais se désigne lui-même.
Ex : "le mot chèvre compte six lettres" : "chèvre" ne désigne pas ici l'animal, mais le mot lui-même
Connotation autonymique : dans la phrase "ce "poème" n'est rien d'autre qu'un tract" le mot "poème" a d'abord, bien sûr une référence extralinguistique : le texte en question. Mais il a également un usage autonymique : il s'agit d'un phénomène de modalisation, souvent marqué par les guillemets ou les italiques, et qui renvoie au mot " poème " lui-même, et à l'écart que son usage crée ici par rapport à l'usage mondain ou ordinaire. Dans l'usage ordinaire, un poème est tout le contraire d'un tract.
L'analyse du signifié :
Sème générique : unité sémique commune à toute une catégorie de mots. Pour désigner le sème, nous utilisons les barres obliques.
ainsi, le sème /pour manger/ est commun à tous les instruments qui ont cet usage : assiette, fourchette...
Sémantème: c'est l'ensemble des sèmes spécifiques à un mot. Le sémantème de la fourchette, ce serait /à trois dents/ + /en métal/
Sémème : ensemble formé par les sèmes spécifiques et le sème générique : pour la fourchette, /à trois dents/ + /en métal/ + /pour manger/
Le registre : ici le terme est employé dans le sens d' "aire des associations socioculturelles dans lesquelles se définit le champ du terme", c'est à dire l'ensemble des mots propres à une activité humaine (médecine, armée, droit...)
Mais ce terme est éminemment polysémique : il désigne aussi le "niveau de langue" (soutenu, courant, familier...), bien que l'usage scolaire actuel tende à renoncer à cet emploi, et surtout ce que l'on appelait naguère la "tonalité" : comique, sérieuse, tragique... Dans ce sens, il s'applique évidemment à un texte, non à un mot isolé ou à un ensemble de mots.
Dénotation (ou sèmes inhérents) ~ connotation (sèmes afférents) :
la dénotation est le sens que prend un mot hors contexte ; la ou les connotation(s) désigne(nt) les sens associés que prend un même mot dans un contexte donné.
Connotation axiologique :
type particulier de connotation introduisant un jugement appréciatif ou dépréciatif. Ex : "jaunâtre" contient une connotation axiologique négative par opposition à "jaune". Ce type de connotation renvoie bien évidemment à l'énonciation.
A analyser : le mot "yeux" dans les textes d'Aragon et Eluard.
o sème générique : /pour voir/ + /appartient à un être animé/
o sémantème : /pluriel/ + /organe de la vue formé d'une pupille et d'un iris/ + /situé sur le visage/
o sémème : ensemble du sème générique et des sémantèmes
o pour la dénotation, consulter le Trésor de la langue française : http://atilf.atilf.fr/tlf.htm
o connotations : beauté, lumière, sentiment, pensée... éclat, regard, et métonymie de la personne aimée (parce que c'est par son regard, donc par ses yeux que l'on communique avec elle).
· Polysémie :
o Syllepse de sens (ou oratoire) : un signifiant est doté simultanément d'un sens propre et d'un sens figuré. Voici une belle syllepse de sens :
Un garçon de café à des joueurs de bridge :
- pour qui la bière ?
Et un joueur de répondre :
- pour le mort...
Cf textes : Eluard "bateaux chargés du ciel et de la mer..." (chargés : ayant pour cargaison, ou pour mission ? les deux sens en même temps)
o Antanaclase : le signifiant est répété, et prend successivement un sens propre et un sens figuré. Ex du poème de Marbeuf :
"Et la mer est amère et l'amour est amer"
Dans ce cas, cependant, on parle également de diaphore ; le terme antanaclase est alors réservé à la reprise d'un mot prononcé par un interlocuteur ou un adversaire ; l'antanaclase est alors une figure de l'ironie. Ex :
"Vous vous dites homme d'affaires : eh bien, vous vous êtes mis dans une sale affaire !" Dans le 1er cas, "affaires" désigne des opérations commerciales, et dans le second, des problèmes judiciaires.
NB : Beaucoup d'auteurs, comme Fontanier (Les Figures du discours, 1821-1827) ne distinguent pas entre diaphore, syllepse de sens et antanaclase.
o Expolition : ressemble à la paraphrase, et consiste à répéter plusieurs fois la même information dans le même texte.
==> Texte d'Aragon, "Les yeux d'Elsa" : montrer combien de fois est répétée l'information : "les yeux sont bleus".
· Hyperonymie ~ hyponymie : l'hyperonyme est un terme générique, l'hyponyme un terme concret. Ex : "arbre" est un hyperonyme, "orme" un hyponyme.
==> Texte d'Aragon : "oiseaux", "fleurs sauvages", "insectes" sont des hyperonymes ~ "lavande" = hyponyme.
· Méronymie ~ holonymie : le méronyme désigne la partie d'un tout, l'holonyme le tout. Ex :"voile", "œil" sont des méronymes pour "bateau" et "femme".
Le champ lexical :
· Champ sémantique : c'est l'ensemble des sens que peut prendre un mot ; on en trouve la liste dans les définitions du dictionnaire. Cela désigne aussi l'ensemble des associations socio-culturelles d'une lexie à une époque donnée ; ces associations sont perçues comme antérieures au texte, et renvoient à la lexicologie.
Ex : nazisme = "doctrine officielle de l'Allemagne entre 1933 et 1945" (dénotation) + notions associées : exaltation de la guerre, expansionnisme, totalitarisme, antisémitisme, camps de concentration et d'extermination.
· Champ lexical : délimite un champ notionnel auquel on fait correspondre un ensemble structuré de mots. Il s'établit à partir d'un texte. Etablir le champ lexical d'un texte, c'est construire une grille lexicale organisant en un ensemble de différents registres tous les mots d'un texte.
Ex : le vocabulaire de l'enfermement dans Spleen de Baudelaire ;
Ex : Marbeuf (texte 2) : champ lexical de la mer ("mer", "s'abîme", "orage", "les eaux", "rivage", "hasard de naufrage", "mer", "l'eau" (répété trois fois) : hyperbole et métaphore "la mer de mes larmes". Champ lexical de l'amour, associé au feu : "amour" (huit occurrences), "les maux qu'on souffre pour aimer" (pour =causal), "la mère de l'amour", "le feu", "ce feu", "brasier amoureux", "ton amour qui me brûle", "son feu" ==> le poème exprime le combat cosmologique de l'eau et du feu.
==> Analyser les champs lexicaux présents dans les textes 8 (Flaubert), 11 (Eluard) et 12 (Aragon)
L'isotopie
Notion que l'on doit à Greimas, et qui exprime la récurrence d'un même sème générique ou spécifique. Ex : dans "l'enfant dort" on trouve l'isotopie générique /animé/ ; en effet les deux mots "enfant" et "dormir" ne peuvent s'appliquer qu'à des êtres animés.
Dans "l'aube allume la source", on trouve l'isotopie spécifique /commencement/ commune aux trois termes "aube", "allumer" et "source".
==> Quelle isotopie chez Eluard ? pureté et naissance.
Éléments de lecture stylistique d’un incipit ou comment faire du texte littéraire l’adjuvant idéal du perfectionnement linguistique
Le présent travail s’inscrit dans le domaine de la stylistique, branche des sciences du langage qui examine, à l’aide d’outils et concepts linguistiques, la dimension esthétique d’énoncés relevant de la « fonction poétique » du langage, telle que la définit Jakobson. En effet, à l’origine des matériaux langagiers sur lesquels se construit l’énoncé littéraire se laisse remarquer une finalité moins communicative qu’esthétique, si bien que le stylisticien est appelé à décoder les éléments esthétiques constitutifs de la littérarité en interrogeant une large gamme de postes qui vont du simple vocable à la structuration phrastique et textuelle.
Après avoir brièvement rappelé l’appareil de la discipline, l’étude entreprend, à titre d’illustration, une lecture stylistique d’un extrait puisé dans l’abondante production littéraire du XIXe siècle. Il s’agit de l’incipit du Horla, énoncé stylistiquement fructueux en ce sens qu’il amalgame le narratif à un descriptif qui, en dépit de la norme naturaliste chère à Maupassant, s’avère enclin au lyrisme. S’en dégage de la sorte une esthétique de la dissonance que la lecture stylistique se propose de mettre en lumière en trois étapes :
- La première scrute la dimension pragmatique de l’énoncé, que caractérise une imbrication des plans propres au discours et à l’histoire, imbrication reflétée sur le profil ambivalent du je.
- La deuxième scrute sa dimension macro- et microsyntaxique, en vue de décrypter les enchaînements structuraux, les symétries des schémas et les effets de marquage subséquents.
- La troisième scrute sa dimension plus particulièrement poétique à travers l’étude de figures de rhétorique susceptibles de détourner le sens, comme le sont les tropes, qui participent directement de l’élaboration de la littérarité.
La conclusion ne manque pas de souligner l’utilité de la sensibilisation des publics allophones en quête d’affinement des acquis langagiers et métalangagiers aux méthodes de la stylistique. Ce qui, non seulement optimiserait la réception du discours littéraire et l’appréciation de son envergure esthétique, mais encore contribuerait à une acquisition plus efficace de territoires délicats du système linguistique.
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سنة النشر : 2009م / 1430هـ .
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